L'archéologie dans les collections du musée du Moyen Verdon
L’association Petra Castellana et le musée du Moyen Verdon créés il y a vingt ans avaient pour vocation la mise en exergue des Arts et Traditions Populaires de la Commune de Castellane et du Moyen Verdon. Au fur et à mesure des dons et découvertes fortuites sur le territoire, les objets ne concernaient plus seulement l’ethnologie locale. Une commission archéologique s’est imposée comme une évidence face à des objets ayant besoin d’une rubrique et de recherches adaptées.
En février 1993, lors de la démolition d’un immeuble rue du Mazeau, le musée a eu l’opportunité de conserver des gypseries datant du XVe siècle, découverte tout à fait exceptionnelle. L’association Petra Castellana, la Commune de Castellane et le Service Régional de l’Archéologie (S.R.A.) ont signé une convention pour que le musée devienne dépôt de fouille. Les pièces de monnaie et des poteries de différentes époques, des objets gallo-romain, des silex taillés, des stèles funéraires romaines ont pu être conservé dans les réserves du musée.
Plusieurs fouilles d’urgence nous ont permis de collaborer avec le S.R.A. et le musée de préhistoire de Quinson, comme la fouille du dolmen des Pierres Blanches du hameau de la Baume, à Castellane. En 2012, l’université de Paris X et de Nice-Sophia-Antipolis sollicite le musée et l’association Petra Castellana pour accompagner une campagne de prospection thématique conduite par le C.N.R.S. sur les occupations d’âge paléolithique des fossés situés en limite du département des Alpes de Haute-Provence et du nord du Var. Cette étude s’inscrit dans le cadre du peuplement préhistorique de la région liguro-provençale. Notre commission archéologique a donc de l’avenir et de nouveaux axes d’investigation sur la connaissance de notre territoire.
L’inventaire de la carte archéologique de Castellane est en cours d’élaboration avec des fiches techniques de sites établies par M. Mangin, membre de l’association Petra Castellana et professeur émérite d’archéologie de l’université de Besançon. Toutefois un recensement exhaustif demandera encore de nombreuses années de travail et de recherche.
Num Inventaire : 2012.0.572
Dénomination : sesterce
Détail Matières et techniques : bronze
Dimensions : E. 0.2, D. 3.8
Précisions sur la description : Monnaie émise durant l'empire de Trajan (53-117). Trajan, empereur romain né en 53 après J-C à Italica en Bétique (Espagne actuelle), mort le 11 avril 117 à Sélimonte de Cilicie. Trajan fit construire le plus grand des forums et les immenses marchés à Rome qui portent son nom. Son règne marque l'apogée territoriale de l'Empire Romain. Sur l'avers de la pièce un buste lauré et drapé de Trajan tourné à droite. Au revers on distingue la fortune assise tournée vers la gauche, une corne d'abondace dans la main gauche.
Description de l'acquisition : Acquis en 1992 et provient de Beauvezer.
Précisions sur la découverte : Trouvée à Saint Julien, piste de Demandolx
Num Inventaire : 2012.0.617
Dénomination : gypserie
Détail Matières et techniques : plâtre (moulé) ; gypse ;
Dimensions : L.70 ; H.35 ; E. 14
Précisions sur la description : Bloc à motif d’animal (sanglier) et cavalier avec une lance. Bloc plus large à sa base qu'à son sommet, cassé sur trois côtés. L'arrière du bloc est lisse, le dessous arrondi. La réalisation du décor a nécessité plusieurs temps de travail. Du plâtre a été coulé aux dimensions du décor voulu. Puis le décor de chasse et de guerre, moulé à part, a été encastré au bas du bloc. Les trois rangs de frises du haut et du dessus du bloc ont été réalisés par application directe de leur moule sur le plâtre frais. Enfin l'arrière du bloc a été lissé et l'ensemble badigeonné de lait de chaux.
Décors : Deux tores (moulures pleines en demi-rond)limitent le haut et le bas de la scène de chasse. Premier élément du décor : un animal qui charge, tourné vers la gauche, vraisemblablement un sanglier, dos arqué, tête baissée. Le poil est hérissé, la queue relevée. Les quatre pattes sont figurées, onglons écartés, les antérieures droites, les postérieures fléchies. Sans continuité, le second élément du décor montre un cavalier et sa monture, tournés vers la droite. Petit en proportions, ce motif est moins lisible. Le cheval galope, tête rentrée, pattes étendues, queue flottante. il est muni d'un ample tapis de selle. Le cavalier casqué, qui le chevauche, porte un vêtement court. Il tient les rênes de la main droite et brandit une lance de la main gauche. En fond quelques feuilles de feuillu, et séparant les deux motifs, un arbre radiqué (racines, tronc, feuilles).
Précisions sur la découverte : Maison rue du Mazeau, Castellane. Différents motifs repris de cette scène de chasse et de guerre ornaient aussi les plafonds des étages nobles de cette maison. L'ensemble de cette décoration intérieure a été démonté lors des réfections successives de la maison, et les blocs ainsi produits réemployés dans la construction contemporaine, au XVIIIème siècle, d'une maison de l'autre côté de la rue. Sa démolition les a mis à jour en 1994.
Utilisation : Le bloc est utilisé comme décor intérieur de maison. Son usage ne peut être défini avec certitude. Le sens de lecture du motif, l'arrière du bloc vraisemblablement redressé à la verticale et sa forme, s'élargissant vers l'arraché de sa base, indiquent que le décor surmontait des éléments bâtis, peut-être la rampe pleine d'un palier d'escalier.
Précisions sur la découverte : Bloc recueilli sur le chantier de démolition de la maison, rue du Mazeau, Castellane.
