L’agriculture dans les collections du musée du Moyen Verdon

Situé aux confins des influences méditerranéennes et alpines, dans un terroir de moyenne montagne au climat froid l’hiver et sec l’été, le moyen Verdon a toujours eu une agriculture de subsistance basée essentiellement sur la production des céréales et des légumineuses cultivés sur les pentes aménagées en terrasses.

La vigne atteint ici sa limite, ne dépassant pas les 1000 mètres d’altitude. Elle a souvent disparu avec la crise du phylloxéra qui ravagea le vignoble français à la fin du XIXe siècle. L’olivier n’existe pas. Depuis la conquête des  terres de fond de vallée par endiguement et colmatage au XVIIe et XVIIIe siècle, les pré-vergers ont permis d’exporter des pruneaux puis des pommes et des poires vers la basse Provence.

Le XXe siècle verra apparaître la culture de la lavande. L’élevage ovin domine et en plus des petits troupeaux locaux qui donne lait viande et laine, les premiers massifs préalpins voient des troupeaux transhumants venir du Var estiver sur les alpages de Teillon, de la Bernarde, le l’Aup et du Mourre de Chanier.

Nos collections témoignent de ces différentes réalités et de ces évolutions.

Nous avons délibérément choisi de ne pas prendre en collection de machines du XXe siècle, car celles-ci sont apparues assez tard dans notre zone, et leur apparition coïncide souvent avec le déclin voire l’abandon pur et simple de l’agriculture.

Au contraire, nous avons préféré mettre en avant la permanence de techniques anciennes, l’archaïsme de certains outils disparus ailleurs (pelle à arroser, cabestan de bât…) et les objets de « l’invention rurale », évoquant cette société paysanne d’économie et de récupération, où tout devait servir le plus longtemps possible et ne rien coûter.

Nos collections d’outils à bras pour la préparation du sol et la récolte sont le plus souvent de fabrication locale ou régionale (taillandiers d’Estoublon, de Cuébris, de Seillans…). En ce qui concerne les instruments attelés le moyen Verdon est sur une frontière entre l’araire chambige, de type provençal et l’araire manche-sep de type sud-alpin. Celui-ci est remplacé après la guerre de 14-18 par la charrue dite « alpine » fabriquée localement, à deux mancherons.

La traction se fait souvent jusqu’à la guerre de 39-45 avec les bœufs de race locale, attelés à un joug de garrot.

On moissonne à la faucille lisse dite « volant » jusqu’à la guerre de 39-45 et on foule le blé sur l’aire aux pieds des bêtes. Jusque vers 1960, le rouleau à dépiquer nécessitant des aires planes et aménagées ne se répand au XXe siècle que dans les fonds de vallées.

Le portage des récoltes se fait à l’aide de la mule ou de l’âne sur le bât. On y chargeait le foin, le blé, les fruits, le bois, le fumier, la terre.

Bât de Mulet

Num Inventaire : 2012.0.126

Dénomination : bât de mulet

Détail Matières et techniques : bois ; peau ; fer

Dimensions : L.65, l.84, H.50

Précisions sur la description : Selle grossière que l'on place sur le dos des bêtes de somme pour le transport de fardeaux ne nécessitant pas un attelage.

Description de l'acquisition : Objet donné à l'association par la famille Casa-Trotabas, en 1992. Il provient de Beauvezer.

Caisse à fumier

Num Inventaire : 2012.0.127

Dénomination : caisse à fumier

Détail Matières et techniques : bois ; osier ; corde

Dimensions : L.155, l.59, H.58,50,

Précisions sur la description : Système de portage de charge en bois. Aux arceaux en bois sont fixés deux grosses corbeilles en osier dont le fond en planche est amovible. On remplit les corbeilles à l'aide d'un panier spécial et pour vider la charge, on tire sur une cordelette ouvrant le fond. L'ensemble se pose sur le dos d'une bête.

Description de l'acquisition : Objet donné à l'association par Mme Corporandy-Liabeuf, de Bouchanières, hameau de Guillaumes, et M. Clary André, de Péone, en mai 1993.

Sonnaille de troupeau

Num Inventaire : 2012.1.3

Dénomination : sonnaille de troupeau

Détail Matières et techniques : bois ; métal ; cuir ; os

Dimensions : H.34, l.9, L.15.5, Pds.858

Précisions sur la description : Clochette qu'on attache au cou des bêtes. La sonnaille est constituée d'un collier appelé cambis, large morceau de bois sculpté entourant le coup de l'animal. La cloche est constituée d'une feuille de métal pliée et battue. Le son est produit par un battant en os relié à la sonnaille par une lanière de cuir.

Description de l'acquisition : Objet donné à l'association par Mme. Monique Audibert, de Brans - Castellane.