Le Vêtement dans les collections de l'association Petra Castellana

Les textiles employés et les vêtements portés ne sont  pas spécifiques au Pays de Castellane et de Barrème. Ils ressemblent à quelques détails près, à ceux du Var et du reste de la Haute-Provence. Le climat de cette moyenne montagne et la rudesse de la vie ont naturellement conduit les habitants à porter plutôt des vêtements simples, solides, pratiques et chauds. Cela n’exclut pas que les villageois les plus aisées étaient à la dernière mode nationale.

L’originalité réside davantage dans la nature des textiles et des techniques employées. La confection d’étoffes est une activité traditionnelle du Moyen, comme du Haut Verdon, dès le Moyen Âge. La laine, puis le chanvre, sont transformés en drap de laine de qualités diverses, en toile de chanvre et drap de demi-laine.

Colorées, légères et facile d’entretien, les toiles imprimées de coton, dites aussi indiennes parce que les premières vinrent d’Orient, furent d’abord interdites avant de se répandre rapidement. Il y eut là matière à tabliers, fichus, robes légères. Le coton fut aussi tissé en basin et siamoise, étoffes solides et rayées, adoptées par les paysannes pour leurs jupons au XIXème siècle.

Le lin était utilisé occasionnellement pour les coiffes. La soie était réservée aux vêtements d’apparat.

On brodait peu. L’art du piqué, qui consistent à emprisonner à petits points une nappe de coton entre deux pièces d’indienne, fut pratiqué jusqu’au XXème siècle. Les pièces réalisées étaient lourdes mais chaudes : cotillons ou jupons piqués portés l’hiver, vannes ou couvertures piquées couvrant les lits.

Les collections du musée du Moyen Verdon comportent une large part de textile. Des éléments essentiels ont pu être rassemblés comme d’anciens costumes paysans portés localement : guêtres, manteau de berger, chemise du XVIIIe siècle pour les hommes et bas, corsets, jupons, coiffes du XIXe siècle pour les femmes.

Mais le Moyen Verdon est à la fois paysan et citadin, et sont aussi conservés des robes d’indiennes, des costumes bourgeois du XIXème siècle provenant surtout de Castellane. Il y a peu de vêtements d’enfants mais une abondance de layette, particulièrement datant des années 1870 et 1930.

La qualité du linge de maison rend compte également du mode de vie. Les draps sont marqués au initiales de la famille. Chaque pièce est unique. Du XVIIIe au XXe siècles, de nombreuses couvertures sont piquées, les plus anciennes étant couvertes de siamoise de soie et à bouquets.

Souvent, pour les autres, ont été assemblés des coupons d’indiennes aux imprimés différents par économie de moyens.

Le linge de table, les entourages de cheminée évoquent la cuisine. Les sacs à grains et à farine, font parti du mobilier de la maison. Une attention particulière a été portée au collectage de ces éléments dans leur humble variété.

Il s’est, par contre, avéré plus difficile de rassembler les pièces textiles utilisées au travail, souvent dégradées parce qu’elles étaient à l’extérieur de la maison. Les draps agricoles étaient utilisés pour le portage à bât.

Couvertures et bonnet protégeaient le corps et la tête des chevaux et des mules. Chemise aux pommes et manteaux de berger, limousine de charretier et blaudes de maquignon témoignent de divers métiers masculins.

Coiffe mousseline de coton cousue main

Numéro d’inventaire : 2012.0.578

Domaine musée : costume – accessoire du costume

Dénomination : coiffe

Date de production : 4e quart du XIXe siècle

Matières et Techniques : mousseline de coton cousue main

Dimensions : H. 21, l. 17, P. 16, pds. 10

Description de l’acquisition : Objet recueilli à la décharge de Castellane en 1994.

Description : La coiffe est de forme classique. Le fond de coiffe est brodé et est assorti à la passe. Au dessus de la tête, une bande ajourée est brodée de feuilles. La coiffe est garnie de volants sauf à la couture des attaches.

Utilisation : Portée sur la tête et masquant les cheveux des filles et des femmes. Les coulisses étaient nouées sur la nuque, les attaches sous le menton.

Drap de demi laine

Numéro d’inventaire : 2012.0.575

Domaine musée : vie domestique/agriculture - élevage

Dénomination : drap de demi laine

Appellation vernaculaire : lou lansou de miejo-lano

Date de production : environ 4e quart du XIXe siècle

Matières et Techniques : Chanvre et laine. Pièce tissée au métier, tendu en chaîne de fil de chanvre, très solide, travaillé en trame de fil de laine, plus souple. L’étoffe était ensuite foulonnée.

Dimensions : l. 213, L. 300, pds. 3048

Description de l’acquisition : Provient de la ferme du Brec, ancienne commune de Robion, commune de Castellane. Donné au musée en 1992.

Description : Grande pièce de toile composée de deux lés ourlés à leurs extrémités. L’aspect rayé du drap tient à son tissage alterné en deux couleurs de laine, écru et marron. Les bandes colorées sont cependant de largeur variable, plus étroites à une extrémité du drap qu’à l’autre.

Utilisation : Chaud, inusable, solide, ce drap servait un peu à tout : pour dormir, transporter le blé… Sa provenance de la ferme du Brec indique un usage rural.

Limousine de charettier

Numéro d’inventaire : 2012.0.129

Domaine musée : costume – accessoires du costume

Dénomination : limousine de charettier

Date de production : autour 1e quart du XXe siècle

Matières et Techniques : Toile imperméable de coton beige. Doublure en coton. Col en peau lainée de mouton. Agrafe en métal. Cousu machine et cousu main.

Dimensions : H. 125, l. 80

Description de l’acquisition : Objet provenant de la Lagne à Castellane acquis en 2002

Description : La limousine superpose plusieurs épaisseurs de bâche. Le vêtement en lui-même se compose de deux lés, cousus bord à bord au milieu du dos, travaillés à sept plis plats et un pli creux de part et d'autre de cette couture. Il est muni de manches droites montées en fentes sous le 6ème pli. Un large rabat le recouvre, à neuf plis plats de chaque côté du milieu du dos. Le capuchon qui pend sur le dos est fermé droit derrière la tête, entre deux fois deux plis plats. Le col, doublé de peau de mouton est fermé d'une seule agrafe. Manches et capuchon sont également doublés, mais de flanelle. Le bas des manches et du vêtement sont ourlés.

Utilisation : Vêtement professionnel masculin destiné à se prémunir des intempéries. Variantes selon les professions : la limousine du charretier est en bâche, celle du berger en drap de laine.